Fort de son expérience et de sa formation, Cédric Peltier signe une peinture personnelle mêlant techniques nouvelles et traditionnelles. Des décors muraux, avec en toile de fond, la nature et les animaux en passion. Après un bac littéraire, Cédric Peltier réalise qu’il souhaite créer, travailler de ses mains. Ils se détourne alors de ses aspirations premières, le journalisme sportif, pour se consacrer pleinement à l’apprentissage de l’art. Avec pour maîtres Titien, Caravage, Vermeer, Rubens, Rembrandt, Chardin ou encore Le Douanier Rousseau, il tient à suivre une formation « classique ». Au fil des années, il dompte les différentes techniques de peinture et se nourrit de rencontres, d’expériences et de collaborations qui tisseront sa jeune carrière. Plus qu’un apprentissage, c’est une expérience de vie dans laquelle il tirera ses plus grandes inspirations : la nature et les animaux. Dans ses créations, il invente des décors peints paisibles et luxuriants dans lesquels il fait bon s’évader, se libérer. Signatures Singulières Magazine est allé à sa rencontre.
Ci-dessus : fresque murale commandée par Pietro Scaglione, décorateur pour le Cabinet Alberto Pinto.
Les décors muraux, une révélation pour l’artiste Cédric Peltier
D’une motivation sans failles, Cédric Peltier entame sa nouvelle et future vie d’artiste par une année de prépa à l’école Prep’art à Paris. Il découvre alors le dessin et la peinture. Un monde nouveau s’ouvre à cet étudiant pour qui l’art et le dessin ne faisaient pas partie de son quotidien. Cédric Peltier apprend, persévère, pratique, s’accroche. Puis, un jour, il décide de peindre une fresque murale dans sa chambre. C’est la révélation. Il prend un plaisir fou à créer ce décor. La peinture a fait sens. Il décide de creuser dans cette direction et intègre, après son année de prépa, l’Institut de peinture décorative Van der Kelen – Logelai à Bruxelles. C’est l’École des peintres en décor ! L’école de l’excellence. Là, il apprend les techniques d’imitation de matières (faux bois/faux marbres) mais aussi l’ornementation et le lettrage avant d’être diplômé en 2008.
La technique, la pratique, l’affirmation de soi
Puis cap sur la Charente-Maritime. Cédric Peltier s’installe dans la réserve naturelle de la Massonne près de La Rochelle pour un grand projet de rénovation d’une ferme fortifiée du XVe siècle. Auprès du peintre Jean Michel Bénier et de sa fille Héloïse il poursuit son apprentissage et découvre l’aspect plus grave, plus émotionnel de l’acte de peindre. Il apprend à composer et à penser une œuvre d’art. C’est ici que Cédric Peltier se passionne pour la nature. Il crée alors sa première série de tableaux ayant pour sujet le taureau. Son travail s’élargira par la suite sur L’Animal et l’impact de notre urbanisation sur leur territoire. Cette expérience marquera un tournant dans sa formation. C’est ici qu’il éclot en tant qu’artiste, qu’il personnifie son art avant de terminer, en 2011, son cursus scolaire à l’École D’Avignon. Une école spécialisée sur les techniques de réhabilitation du Patrimoine. Il y apprend l’art de la fresque et des techniques à la chaux. Un monde nouveau s’ouvre à lui.
Cédric Peltier, une carrière riche d’expériences
Fort de ses formations et de son talent, Cédric Peltier se fait remarquer par Gabhan O’Keeffe. Pendant deux ans, il travaille, entre Londres et Paris, avec l’architecte d’intérieur et explore différents styles. Entre Chinoiseries, scènes Renaissance et Turqueries, il peaufine son apprentissage technique et étoffe son book. L’artiste contacte ensuite La Maison Pierre Frey avec qui il collaborera pendant plusieurs années. Pour la célèbre maison, il crée cinq décors muraux, dont « La Serre », un panoramique devenu Best-Seller de la marque. Son coup de pinceau séduit. D’ailleurs, Martin Pietri, directeur de la Manufacture Emblem et proche de la Maison Pierre Frey lui offre l’opportunité de créer une fresque tropicale dans laquelle le léopard, le pan, et tout un univers bestiaire s’épanouissent. Un décor peint de 24m², qui orne son showroom situé au 122 rue de Grenelle à Paris. Une œuvre qui le mettra sur le chemin du Cabinet Alberto Pinto, mais aussi de Jouin-Manku qui l’invite, en 2020, à créer une fresque de 115 m² sur céramique pour le nouveau restaurant italien de l’hôtel de la Mamounia, tenu par le chef Jean George. Sa carrière est lancée.
Interview de Cédric Peltier
Artiste peintre
©Antoine Lavin
Comment cette nouvelle passion est-elle née ?
Cédric Peltier : à 18 ans, je me suis réellement posé la question de ce que je voulais faire de ma vie. Je me suis rendu compte que j’avais besoin de faire appel à ma créativité, de travailler de mes mains. La peinture murale n’était pas une évidence dès le départ. J’ai d’abord étoffé ma culture artistique en prépa. C’est là aussi que je me suis ouvert au dessin. J’ai pris conscience de mes capacités. Puis au fil du temps, l’amour de la peinture est né.
Le dessin était-il inné ? A-t-il fallu travailler plus que les autres ?
Cédric Peltier : le dessin n’était pas dans ma culture. Enfant, je n’ai pas dessiné comme d’autres passionnés. Créer n’était alors pas une nécessité. Arrivé en prépa, je me suis rendu compte du retard que j’avais. J’ai dû travailler beaucoup plus que prévu. Et puis l’école Van der Kelen m’a appris la ténacité. On dessinait 6 à 8 heures par jour. Aujourd’hui, j’ai gardé cette rigueur. Je peins ou dessine tous les jours.
Pourquoi cette passion pour la nature, l’animal ?
Cédric Peltier : mon expérience en Charente-Maritime m’a extrêmement sensibilisée à la nature, moi le parisien fraichement débarqué. Et puis, mon grand-père vétérinaire n’était pas en accord avec ma carrière de peintre. Traiter la nature, les animaux, était une manière de créer un lien avec lui. Lorsque j’ai rencontré du succès avec mes tableaux représentant des taureaux, ça m’a encouragé. Je trouve qu’il y a quelque chose de touchant chez les animaux. J’ai voulu ramener ça dans ma vie de citadin à Paris.
Comment définiriez-vous votre style ?
Cédric Peltier : plus que la nature et les animaux, je pense que c’est ma manière de peindre, dans le moindre détail chaque élément qui caractérise mon travail. C’est d’ailleurs ce qui peut plaire à des cabinets de décoration comme Pinto ou d’autres. Je suis très minutieux, appliqué. J’ai à cœur de présenter un travail parfaitement maitrisé, précis. Quitte à y passer des heures et des heures.
Avez-vous des projets ?
Cédric Peltier : pour Pinto justement, je suis en train de créer des paysages exotiques pour une armoire. J’ai collaboré avec Oscar Lucien Ono pour le salon Equip’ Hôtel qui devait se dérouler en novembre. Oscar m’a demandé de créer des tableaux avec des panthères pour orner le bar qu’il avait imaginé pour le salon. La maquette a été réalisée, mais le salon a malheureusement été annulé. Mais d’autres collaborations vont bientôt voir le jour. Je quitte le décor mural pour d’autres supports… D’ailleurs, j’adorerai travailler pour Cartier autour de la panthère !
Cédric Peltier
73, rue Alexandre Dumas
75020 Paris
Port : +33 (0)6 27 45 74 70
cedric_peltier@hotmail.fr
www.cedricpeltier.com